Les roches principales que nous allons trouver sont: du basalte en coussin, des gabbros et en plus grande quantité des péridotites (roches du manteau). Un gabbro et un basalte sont issus d'une même lave, mais le basalte va cristalliser rapidement en surface. La différence de température entre l'eau (3-4º) et la lave (1200ºC) est très importante.  Le gabbro refroidira plus lentement en profondeur (le magma est aussi en environ 1200ºC, mais la roche autour sera à environ 700ºC).

Un modèle simplifié de la croute océanique (lithosphère océanique). A gauche en système rapide (4-5 cm par an de création), la croute est épaisse et montre la cristallisation de beaucoup de magma (gabbro et basalte). A droite en système lent (environ 1 cm par an), le cas de l'Océan Atlantique, ici quelques basaltes et probablement un peu de gabbros (non représentés), mais surtout beaucoup de péridotite sur le plancher océanique. Ce sera la surprise avec les plongées.

SMARTIES est un acronyme en anglais. On utilise les majuscules de plusieurs mots pour en former un autre. C'est : Smooth regions at the Mid-Atlantic Ridge Transform-Intersections under extreme thermal gradients.

Donc MAR pour middle-atlantic ridge: ride médio-atlantique, et RTI pour Ridge-transform intersection, Intersection entre une ride et une transformante. Une transformante décale la ride Atlantique. Nous étudions dans ce projet la zone de Romanche.

J'ai 7,5 ans et je suis très intéressé par tout ce que vous faites. J’espère que vous plongerez  avec le  Nautile et que vous n'aurez même pas peur et que vous aurez pensé à faire pipi avant ! Bises. (Louis)

Merci Louis. Je n'ai pas peur, au contraire je suis très enthousiaste d'avoir la chance de pouvoir observer le fond de la mer. Oui, je penserai à faire pipi, mais comme 10h c'est long, l'équipe Nautile a prévu un accessoire spécial fille pour faire pipi dans une bouteille...

Jusqu'à présent nous connaissions toutes les roches. Mais celle-ci, récoltée hier le 29 Juillet, est étrange. Pour nous tous, c'est la première fois que nous voyons cette texture (même en dehors de la mission). Nous commençons à avoir une idée de ce que c'est: des morceaux de péridotite (marron) et des circulations de fluide (gris-vert). Mais comment est-ce que ça s'est formé? Nous n'avons pas encore la réponse. Nous allons faire une lame mince pour avoir plus d'informations.

Merci pour le message. 
La mâchoire (le godet) du Nautile peut-être capable de briser certaines roches, comme le verre des basaltes, ou des roches peu résistantes. Si la roche résiste, nous n’insistons pas, nous pourrions casser le bras du Nautile. Pour simplifier l'échantillonnage nous choisissons des morceaux qui montrent déjà quelques fractures, ou si ce n'est pas possible de prélever sur place, nous prenons des morceaux détachés.

Je ne suis pas une jeune public; mais je voulais vous féliciter ... 6 plongées et 6 femmes au fond ....c'est assez rare (surtout en géologie) pour le mentionner ! BRAVO (Hélène)

Merci Hélène. Nous étions même plus que ça: une équipe scientifique de 13 plongeurs,  dont seulement 3 hommes (Georges, Cédric et Danièle). Les 10 femmes étaient Marcia, Sidonie, Monique, Léna, Rim, Azam, Bérengère, Anne, Anna, et moi.

Qu'est ce qui était le plus intéressant ? Combien avez vous fait de plongées? (Zoé et Juliette)

-Pour moi, l'intérêt premier d'une telle mission est la découverte scientifique. En plus, j'ai pu découvrir des affleurements au fond de la mer à bord du Nautile. Pour un tout autre aspect, il était aussi très intéressant de découvrir la vie à bord du Pourquoi Pas? et enrichissant de discuter avec de nombreuses personnes de leurs expériences en mer.

-Nous avons fait au total 25 plongées, toutes avec beaucoup de succès: beaucoup de roches et d'excellentes observations.